Contribution à l'évaluation de la qualité sanitaire et hygiénique du lait cru et pasteurisé dans la région de Tiaret.

Abstract

Le lait est un produit hautement nutritif pour l’homme. La connaissance de sa qualité est donc essentielle pour la protection du consommateur et la prise des mesures zootechniques judicieuses pour améliorer l'élevage des bovins laitiers. La présente étude porte sur l'appréciation sanitaire et hygiénique du lait cru et pasteurisé dans la région de Tiaret et l’évaluation de l'antibiorésistance des souches de Staphylococcus aureus isolées. Au total, 90 échantillons de lait cru et pasteurisé ont fait objet d’analyses microbiologiques. L’analyse a montré une présence de bactéries en trop grand nombre dans tous les échantillons de lait cru de mélange. La contamination moyenne est de 1,5.106 ufc/ml pour la FMAT contre 9.103 ufc/ml pour les Staphylocoques , 3,9.103 ufc/ml pour les coliformes fécaux et 1,74.102 ufc/ml pour les Streptocoques fécaux . Au niveau du pasteurisateur, les échantillons analysés étaient conformes à la norme, par contre ils étaient contaminés au niveau du Tank de stockage et après conditionnement. La présence des germes dans le lait pasteurisé est due à une contamination post- pasteurisation, point critique au niveau de la laiterie. L’étude des profils de sensibilité aux antibiotiques de Staphylococcus aureus a montré une prévalence élevée de SARM (13.33 %) isolées essentiellement du lait cru. Ces SARM ont présenté une multi résistance allant des bêta-lactamines, aminosides à l’exception de la gentamicine, cyclines et macrolides. Les SASM ont également présenté une résistance vis-à- vis des bétalactamines, de la kanamycine, de la tétracycline et de l’érythromycine. Ces résultats témoignent du risque que représentent la consommation de lait et la nécessité de mettre en œuvre un programme de vulgarisation des bonnes pratiques d’hygiène et un encadrement zootechnique de tous les acteurs de la filière afin d’assurer la salubrité durant toute la chaine de production du lait . La prévalence élevée et la multirésistance des S. aureus nécessitent la mise en œuvre d’une stratégie active, efficace où la sécurité microbiologique des aliments doit être garantie afin d'éviter la propagation de résistance aux antimicrobiens par ces micro-organismes.