Evaluation de l’effet d’un gel à base de miel et de la sulfadiazine argentique sur les plaies diabétiques chez un animal modèle

Abstract

La mauvaise cicatrisation des plaies et les ulcères du pied sont problématiques pour les patients diabétiques, cependant peu d’études ont été réalisées sur l’utilisation des produits de la ruche malgré leurs efficacités prouvées sur l’amélioration du processus cicatriciel normal. La présente étude a pour objectif l’évaluation de l’effet cicatrisant et antibactérien d’un mélange à base de miel d’euphorbe, de propolis, de cire d’abeille etde carboxymethylcellulose sodique (CMC-Na) (gel à base de miel) pour le traitement des plaies de pleines épaisseurs chez des lapins diabétiques et non diabétiques et leur comparaison avec un traitement conventionnel à base de sulfadiazine argentique à 1 %. Cette expérimentation est divisée en deux parties. L’une in-vitro réservée à la préparation du gel à base du miel et sa caractérisation par FTIR ainsi que l’évaluation et la comparaison de son effet antibactérien par rapport à celui de la sulfadiazine argentique à 1 % sur deux souches bactériennes de référence Staphylococcus aureus et Escherichia coli paruneméthode de diffusion en puits; et l’autre in-vivo ; réservée au suivi macroscopique, morphométrique et histo-pathologique de la cicatrisation des plaies excisionnelles de pleines épaisseurs mesurant 2cm x 2cm. Soixante douze (72) lapins mâles Néo-Zélandais répartis en deux groupes égaux. Un groupe a été induit par une dose de 100mg/kg d’alloxane afin de provoquer un diabète sucré et l’autre a été laissé en son état naturel. Chaque groupe a été divisé en quatre sous groupe de neuf lapins répartis en trois lots de trois lapins ; le premier est considéré comme témoin négatif dont les plaies sont laissées sans traitement ; le second est considéré comme témoin positif dont les plaies sont traitées par la sulfadiazine argentique à 1 % et le troisième dont les plaies sont gérées par le gel à base de miel. Pour le suivi histologique de la cicatrisation des plaies, les animaux des quatre sous-groupes vont être sacrifiés respectivement à J7, J14, J21, et à J28. L'analyse par spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (FTIR) a suggéré la formation de fortes interactions intermoléculaires sous forme d'attraction d'hydrogène, d'oxygène et de carbone entre le polymère, la propolis, le miel et la cire d'abeille. L’exploration de l’effet antibactérien a montré une activité d'inhibition du gel à base de miel contre Staphylococcus aureus (23,10 ± 4,60 mm) et Escherichia. Coli (22,95 ± 4,76 mm). Par contre, pour le contrôle positif (sulfadiazine d'argent) elle était moindre par rapport à Staphylococcus aureus (8,25 ± 0,95) et Escherichia coli (9,30 ± 1,53) avec une différence significative (p < 0, 05). Morphométriquement, les plaies non diabétiques gérées par le gel à base de miel ont présenté un meilleur taux de contraction par rapport à leurs homologues témoins et celles suivies par la sulfadiazine argentique avec des différences significatives (𝑃< 0.05) à j 14 à j 21 à j28 ; Pour celles diabétiques gérées par le gel à base de miel, une différence significative (𝑃< 0.05) n’a été remarquée qu’à j14. Ces résultats sont révélé que l’application topique d’un gel à base de miel sur des plaies d’excision de pleine épaisseur chez des lapins diabétiques et non diabétiques favorise leur cicatrisation en réduisant leur période d’épithélialisation par une contraction importante. En conclusion, notre étude nous à permis que l’association miel propolis cire d’abeille avec un gélifiant qui est le CMC-Na pourrait être considéré comme une alternative pour le traitement des plaies diabétiques et non diabétiques.