Profils des intoxications médicamenteuses au niveau de L’EPH de Tiaret

Abstract

L’intoxication médicamenteuse représente un problème majeur de santé publique à l’échelle mondiale, touchant aussi bien les pays développés que ceux en voie de développement. Elle englobe l’ensemble des manifestations cliniques et biologiques consécutives à une prise excessive ou inappropriée de médicaments, qu’elle soit accidentelle, volontaire (tentative de suicide) ou à visée récréative. Cette étude vise à établir un profil épidémiologique des intoxications médicamenteuses aiguës enregistrées à l’Établissement Public Hospitalier (EPH) YOUCEF DAMARDJI à Tiaret entre janvier 2020 et décembre 2024. Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive portant sur 610 cas d’intoxications médicamenteuses, parmi 2039 cas d’intoxications tous types confondus. Les données ont été recueillies à partir des registres du service des urgences, en raison de l’absence de fiches nationales standardisées. Les variables étudiées incluent les caractéristiques sociodémographiques, les circonstances de l’intoxication, et la classification des médicaments selon le système ATC. Les intoxications médicamenteuses représentaient 29,92 % (n=610) des cas. L’âge moyen des patients était de 18,27 ± 12,34 ans, les adolescents (15–24 ans) et les enfants à bas âge (2–5 ans) étant les plus touchés. Les hommes représentaient 59 % (n=361) des cas. Les intoxications volontaires prédominaient avec 50 % (n=305), suivies des intoxications accidentelles par 30 % (n=183). La majorité des cas survenaient à domicile, et 64 % (n=392) concernaient la prise d’un seul médicament. Les médicaments du système nerveux étaient le plus souvent impliqués avec 48,09 % (n=314), en particulier les psycholeptiques. L’intoxication médicamenteuse est un phénomène préoccupant, notamment chez les adolescents et les jeunes enfants. La forte proportion de cas volontaires met en évidence l’urgence de renforcer les actions de prévention, d’éducation sanitaire et de prise en charge en santé mentale. Cette étude, la première du genre à Tiaret, fournit des données cruciales pour orienter les stratégies de prévention et améliorer la prise en charge clinique