Analyse de la variabilité des fruits de quelques populations de jujubier sauvage (Ziziphus lotus L. Desf.) en Algérie

Abstract

Depuis des millénaires, les grandes civilisations ont eu recours aux ressources génétiques et, plus particulièrement, aux plantes médicinales pour leurs importances et leurs propriétés. Dans cette étude, on s'est inspiré de notre saint coran pour choisir une plante qui a éveillé notre curiosité par ses larges vertus. Il s'agit du Ziziphus lotus L. Desf. Bien que cette espèce soit très fréquente en Algérie, occupant diverses régions et divers écosystèmes et présentant différents intérêts, reste dévalorisé car il existe très peu d’études sur cette plante. A travers cette étude, on a évalué la diversité génétique des fruits de Ziziphus lotus à partir de plusieurs localités couvrant tous les étages bioclimatiques de l'Algérie, en utilisant des marqueurs morphologiques, cytogénétiques et moléculaires. L'analyse des résultats a révélé une forte divergence entre les différentes populations pour l’ensembles des caractères étudiés. Les résultats de la variation morphologique ont montré que l’environnement exerce un effet considérable sur le développement des phénotypes de la plupart des fruits. Les coefficients de variation des traits morphologiques varient entre 7,52 et 35,9% confirmant la forte variation entre les populations. Sur le plan qualitatifs, quatre couleurs des fruits ont été noté, avec la présence de deux formes de fruit et deux formes de noyaux, deux couleurs de noyaux et deux textures de noyaux. Sur le plan quantitatif. Il y avait une variation marquée entre les fruits qui présentaient une supériorité chez les populations d’Ouled Ziad (Chlef), Boghar (Médéa) et Bougtob (El Bayadh) et une infériorité chez les populations d’Oued Nougued (Laghouat), Tidda (Tiaret) et Metlili (Ghardaïa). Des différences de la composition biochimique ont été enregistré entre les graines et les pulpes. Les populations de Bougtob (El Bayadh), Boghar (Médéa) et Moughel (Béchar) avaient les meilleures valeurs biochimiques, alors que les populations de Metlili (Ghardaïa) et Ouled Ziad (Chlef) avaient les valeurs biochimiques les plus faibles. Les populations d’Oued Nougued (Laghouat), Maarif (M’Sila) et Moughel (Béchar) avaient les fruits les plus riches en métabolites secondaires. Tandis que les populations de Boghar (Médéa), Djemâa Ouled Chikh et Tidda (Tiaret) avaient les teneurs les plus faibles en métabolites secondaires. L’estimation des paramètres génétique a révélé que tous les caractères morphologiques sont influencés par l’environnement et ils présentent des héritabilités faibles. Les paramètres phytochimiques avaient, en majorité, des héritabilité élevés. Les analyses descriminantes canoniques ont permis de mettre en évidence plus de 97% de la variabilité pour les caractérisations morphologiques et phytochimique. La classification hiérarchique ascendante basée sur le model de Ward a permis de classer les populations en deux groupes qui ne different pas beaucoup d’une caractérisation à une autre. Deux niveaux de ploïdie ont été enregistré pour les différentes populations de jujubier sauvage (diploïdie et triploïdie). L'analyse de la diversité génétique entre les populations de Ziziphus lotus à l'aide de 35 amorces ISSR a révélé un polymorphisme modéré (61,31%), un contenu informationnel en polymorphisme de 0,35, un pouvoir de résolution de 2,51 et un indice de marqueur de 0,79. L'analyse en grappes à l'aide du modèle SM classe les neuf populations en deux grappes principales.