Effet de l’ail « Allium sativum L. » sur la flore buccale

Abstract

Les remèdes naturels ont prouvé leurs efficacités en se comparant aux antibiotiques commerciaux et avec moins d’effets secondaires. Cette étude avait comme objectifs ; l’isolement des différentes espèces bactériennes et fongiques à partir des patients souffrant de caries dentaires, la détermination de leurs résistances envers plusieurs familles d’antibiotiques propre à chaque genre isolé, l’extraction et l’évaluation de la composition chimique des huiles essentielles (HEs) d’ail, et l’évaluation de l’activité antioxydante et antimicrobienne In-vitro vis-à-vis des isolats multi-résistants. Vingt-six échantillons de caries dentaires ont été collectés de patients infectés, une culture bactériologique sur les milieux Mac Conkey, Chapman, gélose au sang, Mitis salivarius, et sabouraud + Chloramphénicol, suivie d’une identification par les galeries Api E20, Api 20 Staph, Api 20 Strep ont été réalisées. La détermination de la multirésistance des souches isolées a été déterminée par la méthode de diffusion des disques. Les HEs ont été extraites par hydrodistillation à partir des bulbes frais d’Allium sativum L. et le leur profil chimique a été déterminé par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CG-SM) et la CG couplée à un détecteur à ionisation de flamme. Leurs activités antioxydantes ont été évaluées par la suite par la méthode du pouvoir réducteur FRAP et celle de piégeage des radicaux libre DPPH. L’activité antimicrobiennes des HEs a été étudiée vis-à-vis de 16 isolats multi-résistants associés aux caries dentaires et trois souches de référence (Escherichia coli ATTC 25922, Staphylococcus aureus ATCC 6538 et Candida albicans ATCC 25923) par aromatogramme suivie d’une micro-dilution. L’isolement à partir des échantillons buccaux dévoile la dominance des souches d’Aerococcus viridans (45.71%), suivi par Candida albicans (17.14%), Staphylococcus epidermidis (14.29%), Staphylococcus. aureus (11.29 %) et Klebsiella oxytoca (5.71%). Le rendement en HE était de l’ordre de 0.17±0.009 % (p/p). Le disulfure de diallyle était le composant majoritaire de cette HE avec un taux de 39.22% suivi par le trisulfure de diallyle (34.85%), l’isomère de disulfure de diallyle (5.45%), le disulfure d’allyle méthyle (5.20%), le trisulfure d’allyle méthyle (3.75%) et le sulfure de diallyle (3.70%). L’essai de piégeage des radicaux DPPH a révélé une concentration inhibitrice médiane (IC50) de 51.12±11.77mg/ml. Tandis que l’essai du pouvoir réducteur ferrique a enregistré une concentration efficace médiane (EC50) de 6.54 ± 0.63 mg/ml. L’activité antimicrobienne « in-vitro », a montré des CMF allant de 296.875 à 593.75 μg/ml et qui étaient suffisantes pour tuer les souches de C. albicans testées, alors que des CMI beaucoup plus élevées d’une valeur de 9.5 mg/ml ont été constatées pour inhiber la croissance des quatre isolats testés (2 isolats de Staphylococcus epidermis, Staphylococcus xylosus et Aerococcus viridans). Cependant, des valeurs supérieures à 9.5mg/ml étaient nécessaires pour inhiber la croissance des deux souches de références (E. coli ATCC 25922 et Staphylococcus aureus ATCC 6538). La présente étude a révélé que l’huile essentielle étudiée puisse constituer un alternatif aux agents antibactériens et antifongiques et pourra être utilisé contre les isolats testés provoquant des caries dentaires.