Etude des Facteurs d'amélioration de la Fertilité et de la Fécondité chez la Jument en Algérie en utilisant les Biotechnologies de la Reproduction « Echographie et Hormonothérapie »

Abstract

Durant les saisons de monte 2001 et 2002, soixante cinq juments de race Arabe et barbe ayant des âges compris entre 04 et 22 ans, maintenues à un régime alimentaire mixte et un régime de stabulation mixte au Haras National Choua-Chaoua de Tiaret, ont été soumises à un nouveau mode d’élevage qui a consisté à faire un suivi de reproduction en utilisant les biotechnologies de la reproduction, notamment l’échographie et l’hormonothérapie. En effets, jusqu’ à l’an 2000 on continuait à faire une conduite d’élevage ancestrale qui consistait à faire saillir les juments aux vue des chaleurs, les saillies se poursuivaient tant que les juments étaient en œstrus, le diagnostic d’œstrus se fait par passage à la barre en présentant la jument à un étalon souffleur et le diagnostic de non gestation se fait de la même manière, les post-parturientes sont saillies systématiquement à partir du 9ème jour post-partum. A partir de la saison de monte 2001, nous procédons à l’induction de l’ovulation par l’hCG après avoir procéder à l’avancement de la cyclicité par la photopériode artificielle. Le suivi de reproduction se fait par échographie. Cette technique, qui initialement, utilisée pour le diagnostic précoce de gestation (j14) peut être élargie à d’autres applications tels que : l’évaluation du stade du cycle, le suivi de l’activité folliculaire, la prédiction et la confirmation de l’ovulation, l’évolution de la morphologie du corps jaune, le diagnostic des irrégularités ovariennes (ovaires polyfolliculaires en début de saison, follicules lutéinisés, follicules hémorragiques, corps jaune persistent). Nous faisons le suivi de la gestation, la détection des mortalités embryonnaires précoces, le diagnostic des endométrites et les autres pathologies de l’utérus (kyste, métrite) par échographie. C’est ainsi qu’au terme des saisons de monte 2001 et 2002, nous avons enregistré une amélioration significative des paramètres de fertilité et de fécondité. En effets, 56,84% des juments ont présenté une cyclicité normale avec ovulation assez tôt dans la saison (fin janvierdébut février), le taux de fécondité est passé de 45 à 55%, durant les dix dernières années, à 92% et 96.5% respectivement durant les années 2001 et 2002 (naissance de 60 poulains sur 65 juments saillies en 2001 et 62 poulains sur 65 juments saillies en 2002), le taux de juments infertiles et subfertiles est passé de 12,9% durant les dix dernières années à 0,04% en 2001 et à 0,01% en 2002, l’incidence des endométrites qui a pu être évalué grâce à l’exploration échographique en 2001 et qui touchaient 12% environ des reproductrices est passé à 0,O1% en 2002 . Le taux de mortalité embryonnaire, l’une des causes principales de la baisse de fertilité, contrôlée grâce au suivi de la gestation par échographie, est estimé à 20,6 % ; l’ignorance de ce paramètre aurait certainement fait chuter la fertilité, par contre son diagnostic précoce a permis de remettre les juments ayant présenté des mortalités embryonnaires précoces à la saillie avant la fin de saison de monte et nous a permis d’améliorer ainsi la fertilité d’environ 1O ou 15%. L’évaluation des liquides utérins par échographie chez les post-parturientes , le suivi de l’involution utérine, et l’évaluation du stade du cycle par échographie nous permet de mieux gérer cette phase critique chez la jument et de décider de saillir les post-parturientes aux chaleurs de poulinage (foal-heat) ou de retarder la saillie, au second cycle induit par un traitement par un analogue de pgf2& afin de rester dans un intervalle poulinage-conception qui ne dépasse pas 30 à 35 jours. Cette manière de faire nous permet d’améliorer la fertilité en diminuant le taux de mortalité embryonnaire dû à la saillie au (foal-heat) chez les juments dont l’utérus est hostile à l’arrivée d’un embryon à cause des liquides utérins. Par ailleurs, le suivi de la dynamique folliculaire et la prédiction de l’ovulation réalisés par échographie associées à l’induction de l’ovulation par l’hCG nous permet de réduire significativement le nombre de saillies et l’indice d’insémination qui est passé de 5,2 en moyenne durant les dix dernières années, à 1,8 en moyenne durant les saisons de monte 2001 et 2002. Cent quarante deux juments sur 156 (91,02%) ont répondu au traitement et ont ovulé entre les 36 et 48 heures après l’injection de l’hCG. Un autre paramètre de fertilité, très important, a pu être maîtrisé, c’est la prévention des maladies sexuellement transmissibles, considérées comme cause de la baisse de fertilité. En effets le diagnostic des endométrites par échographie et la réduction de l’indice d’insémination nous ont permis de faire une gestion rigoureuse des étalons dont la fertilité est passée de 73% durant les dix dernières années à 100% pour 11 étalons sur 12 et 75% pour le dernier durant les saisons de monte 2001 et 2002.