Etude sur la césarienne chez la brebis : indications, techniques et répercussions sur l’avenir reproductif des animaux

Abstract

Afin de déterminer l’impact réel des dystocies sur nos élevages ovins, 3168 brebis ont été suivies au cours de leur agnelage, ces dernières sont toutes de race Rembi et appartiennent à 42 élevages de la région de Tiaret. Durant la période de Janvier à Décembre 2016, le taux de dystocies a été de 3,9%, ce qui représente 10,4% de l’ensemble des mortalités néonatales rencontrées. 22,1% des cas ont eu une origine maternelle contre 77,9% qui ont eu une origine fœtale. De point de vue fréquence, les mauvaises présentations se sont classées en premier avec 57,4%, en deuxième lieu, les disproportions fœto-maternelles avec 10,6% suivies des cas de dilatation insuffisante du col avec 9% et l’atonie de l’utérus avec 7,4%. Avec des fréquences moindres, nous avons enregistré des cas d’emphysème fœtal avec 5,7%, les monstruosités avec 4,1%, l’atrésie du col avec 3,3% et en dernier la torsion utérine avec 2,5%. Concernant les facteurs de risque liés aux dystocies, les poids inferieurs à 2 kg et ceux supérieurs à 4 kg ont été statistiquement différents de ceux compris entre 2 et 4 kg (P˂0,05) et ont été à l’origine de la majorité des cas de dystocies enregistrés avec respectivement 47,6% et 34,5% de l’ensemble des cas de dystocies rencontrées contre seulement 17,8% pour les poids variant de 2 à 4 kg. Le sexe du nouveau-né a eu un effet significatif sur le taux de dystocies de nos brebis (P˂0,05), les agneaux mâles étaient plus concernés que les femelles avec des taux respectifs de 57,1% et 42,9%. La parité des brebis a eu un effet hautement significatif sur le taux de dystocies de nos brebis (P˂0,05), les brebis primipares ont été plus sujettes aux dystocies avec un taux de 66,3% contre 33,6% pour les multipares (2 agnelages et plus). La taille de la portée avait eu une influence significative sur le taux de dystocies (P˂0,05). 75% des portées triples et 6,9% des portées doubles étaient dystociques contre 3% seulement pour les portées simples. Selon la saison d’agnelage, les taux des dystocies ont été plus importants en automne et au printemps avec des taux respectifs de 37,7% et 34,4%, ces derniers ont tendance à diminuer en hiver et en été avec respectivement 21,3% et 6,6%. Concernant les mesures utilisées pour traiter les cas de dystocies rencontrées, Sur les 122 cas de dystocies rencontrées, 75,4% ont pu être traités par de simples manœuvres obstétricales, 8,2% des cas ont été traités par fœtotomie, 4,1% des cas ont été traités par césarienne et enfin 12,3% ont été abattues. XIII Concernant les 99 brebis opérées par césarienne, 42,4% présentaient des atrésies du col, 26,3% des disproportions fœto-maternelles, 20,2% des manques de dilatation du col et 11,1% des torsions utérines. L’hystérotomie pratiquée dans les 4 premières heures du début du travail a permis l’obtention d’un taux de mortalité des agneaux de 9,5% et de 3,1% pour leurs mères ; celle pratiquée entre 4 à 6 heures a conduit à l’augmentation de ces taux à des valeurs respectives de 29,5% et 6,0%. Ces dernières deviennent très importantes en cas d’interventions tardives (au-delà de 6 heures) avec des taux de 82,6% et 29,4%. Sur les 99 brebis opérées, 8 ont péri, 3 ont subi des complications lors du postpartum et les 88 restantes ont subi un suivi correct en période post-opératoire, ceci a permis leur réintroduction rapide (entre 2 à 3 mois) dans les élevages et 86 brebis sur 91 ont repris leur activité sexuelle le plus normalement soit 86,9% sur l’ensemble des brebis opérées. Enfin, à titre comparatif, les techniques para-lombaire et latéro-ventrale de la césarienne se sont révélées plus intéressantes et plus avantageuses que les autres.